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Marie appelée la Magdaléenne (Marie, Marie-Madeleine)

Site historique consacré à Marie, surnommée "la Magdaléenne" (alias Marie de Magdala, alias Marie-Madeleine)

Jésus et Marie : le vitrail de Kilmore - De quelle Marie s’agit-il ?

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English version

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Jésus et Marie, détail (vitrail, église de Kilmore, Écosse)

Jésus et Marie : le vitrail de léglise de Kilmore (Écosse)

De quelle Marie s’agit-il ?

Qui est le personnage féminin représenté sur ce vitrail ? S’agit-il de Marie ou de Marie-Madeleine ? Pour ceux qui prétendent que Marie-Madeleine était la compagne mystique et sexuelle de Jésus, cela ne fait aucun doute : il s’agit de la seconde. Et c’est d’ailleurs ainsi qu’elle est « annoncée » sur plusieurs sites.

Exemple de livre publié en 2018

L’hypothèse est séduisante mais qu’en est-il réellement ?

Description : les deux personnages sont debout. La femme est située à la droite de Jésus qui se tient derrière elle et lui tient la main droite de sa main droite. Elle est jeune, belle, est vêtue de bleu et paraît être enceinte. Elle n’a pas d’auréole et ses yeux sont fermés.

Commentaire : Dans les représentations traditionnelles, Marie-Madeleine, assimilée à une ex-prostituée, est fréquemment vêtue de rouge pour la démarquer. La Vierge Marie, elle, est le plus souvent drapée de bleu et/ou de blanc. Mais, contrairement à la femme représentée ici, sa tête est toujours surmontée d’une auréole ou d’une couronne. En outre, le détail singulier des yeux fermés semble indiquer la mort. 

Pour en savoir davantage, il est indispensable de prendre du recul.

 

Jésus et Marie (vitrail, église de Kilmore, Écosse)

Une vue d’ensemble nous permet de voir que le vitrail est relativement récent puisqu’il a été réalisé en 1904. Il est dédié à une certaine « Mary Forrest of Ardow » par sa sœur Isabella D. Forrest Watson of Ardow.

La citation biblique renvoie à Luc 10, 42 : « C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. » Il est question ici non de Marie-Madeleine mais de Marie dite de Béthanie, la sœur de Marthe.

Explication : cette citation et cette dédicace, qui nous permettent de resituer cette œuvre dans son contexte, vont également nous permettre d’avancer une autre explication : la femme présente sur le vitrail est effectivement une Marie (Mary) mais il ne s’agit pas d’une sainte, d’où l’absence d’auréole. Il s’agit de Mary Forrest of Ardow, décédée le 23 octobre 1904 (probablement morte en couches), que sa sœur Isabella a fait représenter en compagnie de Jésus. Celui-ci lui tient la main droite, de sa main droite, comme pour la guider vers le Paradis. La citation de Luc est bien choisie : Mary porte le même prénom que la sœur de Marthe et, en tant que disciple du Christ (chrétienne), elle a, comme elle, « choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée ».

Thierry Murcia, PhD, 21 mars 2018

(complété le 12 mars 2019)

Importantes précisions sur l’auteur du vitrail

Stephen Adam (d. 1910), stained-glass window, Kilmore Church, Dervaig, Isle of Mull, Scotland. The seven distinctive stained glass windows were designed and executed by Stephen Adam, a noted Victorian stained glass artist.  Stephen had close links with Mull.  His second wife came from the island they were married in Kilmore church in November 1887 – this would have been in the former church. The windows were installed between 1905 and 1910 and each one is dedicated to the memory of a local person.

http://www.mull-historical-society.co.uk/churches/churches-2/kilmore/

Décodage de l’image

 

 

 

 

 

Additif (en date du 03/04/2019)

De la même époque :

Marie-Madeleine (vitrail), Grace Church, New York City

 

Classiquement confondue avec Marie de Béthanie et la pécheresse anonyme mentionnée en Luc 7, la Madeleine est au contraire immédiatement identifiable sur ce vitrail de l’église de la Grâce (Manhattan) réalisé dans les années 1880 et où la couleur rouge domine. La Sainte est vêtue d’une longue tunique écarlate. Sa tête, découverte, est surmontée d’une auréole. Une magnifique chevelure rousse lui sert de parure et elle tient dans sa main droite une boîte à parfums (cf. Luc 7 : 38). On retrouve notre fameux verset de Luc : « Marie a choisi la meilleure part » (10 : 42).

Le même verset est mentionné sur un des vitraux de la Grace Episcopal Church (Providence, Rhode Island), daté de 1891, qui illustre l’épisode relaté en Luc 10 : 38-42 de la visite de Jésus à Marthe et à sa sœur, Marie. Ce vitrail est pareillement dédié par sa famille à une certaine « Marie » – Mary Earle Carlisle – décédée, elle, à l’âge de 21 ans.

Vitrail de droite : Grace Episcopal Church

Ces deux images accompagnées de leur dédicace parlent delles-mêmes. Nous avons ici deux vitraux dorigine anglo-saxonne et datant de la même époque (charnière entre le 19e et le 20e siècles), tous deux dédicacés à un être aimé décédé prématurément. Celui de gauche montre une jeune femme (Mary Forrest of Ardow), celui de droite montre une fillette (Madeline T. Arnold). Toutes deux, décédées prématurément, sont guidées par Jésus vers le Paradis. Ce sont deux témoignages damour : le premier de la sœur de la défunte, le second des parents de la fillette (9 ans) décédée.

Mais la machine est lancée et ceci n’empêchera pas les affaires de tourner...

 

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